Au départ, forcément, il y a l’enfance et le territoire de ses explorations : Reims et les Hauts de France. L’architecture art déco, les vitraux de Chagall et le palais du Tau, la désindustrialisation, la guerre 14 et la forêt pour panser le tout. C’est un temps infini à observer, à collecter et inconsciemment à construire. Palette allant du vert au gris, de laquelle naît un attrait précoce pour le dessin.
Désireuse de « faire », Lucille articule ses études autour du travail de la matière, d’abord en design produit puis design textile. En 2013, elle rejoint le studio de tissage de la maison Pierre Frey. Durant 5 ans, elle apprend auprès de ses pairs les ficelles du métier et développe un goût particulier pour les entreprises « Patrimoines », les archives peintes à la main, et le bruit des métiers à bras.
L’adulte devenue ne cesse de dessiner et en 2017, Lucille monte son atelier.
Dès le départ ses collections mêlent curiosités botaniques, gigantisme des matières, et douceur des paysages flottants, esquissant les contours d’un univers singulier. Son travail, elle l’apparente à celui du griot, tant elle convoque en chacun de ces décors de délicats fragments d’histoires.
De son travail on dira qu’il est délicat, précis, narratif, et bien sûr décoratif ; mais en disant cela, on oubliera sans doute comme il résulte d’une incarnation tout entière, du corps comme de l’esprit. En quatre actes Lucille trace les contours d’une démarche protéiforme, sensible et résolument cultivé.
Passion d’enfant pour les collections. Attrait irrésistible pour la peinture Nabis. Intérêt prononcé pour la botanique et les arts paysagers. Amour non contenu pour les plages du nord et le cinéma d’Agnés Varda. Chaque productions se doit d’être faite d’imagination, de rêve, de poésie voire d’idéalisme.
Attachée à une certaine idée de l’art décoratif comme étant un art de l’ensemble, des corporations et des savoirs, l’atelier n’envisage ses productions que sous l’angle de la collaboration. À nos yeux, artisans, éditeurs, manufactures, décorateurs sont autant de commanditaires que de partenaires.
Peindre chaque carton à la main demande maîtrise et patience. C’est que chaque détail compte : la préparation des couleurs, les temps de séchages… En choisissant de produire moins, mais bien, très bien même, l’atelier affirme sa volonté de s’inscrire dans une démarche « slow-made ».
Sensible à la portée de l’ornement dans nos vies civiques et domestiques, d’un point de vue tant symbolique que politique l’atelier propose de décloisonner sa pratique. Aux techniques traditionnelles, Lucille additionne des explorations plastiques plus personnelles à base de récits, collages, et esquisses mix-média.
Ménilmontant, Paris 20e
TEL • + 33 (0)6 03 22 43 56
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